samedi 22 mai 2010

Retour sur Gubakha


Cet hiver, j'ai passé 2 mois sur un chantier en Sibérie.
Plus exactement, en Russie mais à 200km de la frontière sibérienne, sur les contreforts de l'Oural.

La charmante ville porte le doux nom de Goubakha. Ci-contre, photo du centre ville, depuis ma chambre d'hôtel. Tout de suite, ça donne envie.



Date du séjour: du 12 Décembre au 25 Janvier 2010. Seul.
Température max: -20°C
Température mini: -47°C durant la nuit, -42°C à 14h.

Pour vous aidez à imaginer encore un peu plus le désastre:
- 1 seul hôtel dans la ville (enfin ville... disons gros village un peu étendu). Pas aux normes européennes bien entendu.
- 1 seul client dedans: moi. Génial.
- Pas de restaurant. C'est la grand-mère du coin qui me préparait à manger. Plat unique tout les jours, servi à heure fixe (19h30). J'y ai passé noël et nouvel an. Menu de nouvel an: poisson cuit au micro-onde et riz froid.

Le job, lui, était vraiment bien. Selon mes critères bien entendu, à savoir un véritable massacre en réalité.
Imaginez: une vieille usine de méthanol datant de l'ère stalinienne installée au milieu de rien, avec cette petite ville autour. Notre usine était leur première acquisition depuis 30 ans...

Il a fallu tout faire. J'ai du faire mes propres joints (en découpant un support dans une matrice de paranid, enroulée de bandes de carbone récupérées je ne sais où, et passées au four).
Une autre fois, j'ai du me bricoler un générateur de fréquence afin de régler un transmetteur de vitesse: retour à mes cours d'électronique, le circuit oscillateur LC et compagnie... Du grand art, ça marchait à la fin.


La rue principale

Expérience très intéressante, mais je dois avouer que la soirée de nouvel an tout seul là-dedans (sans internet en plus), ce n'était vraiment pas drôle.

Côté conduite, j'avais un chauffeur, heureusement (un minibus). Les routes sont toutes gelées et peu déblayées. Après quelques mois d'hiver, on roule directement sur une couche de plusieurs cm de glace. Un jour, il a fallu descendre du minibus et le pousser pour monter une côte, car les roues patinaient trop.

Je suis allé faire du ski sinon. Il y a une petite station à côté, elle se voit assez bien sur google earth. J'ai eu un peu de mal pour louer mes ski (ça ne parle évidemment pas anglais et l'expression "Que type de carres vous voulez?" ne fait pas partie de mon vocabulaire russe).
L'erreur fut de penser que l'on skie par -35°C comme on ski par -5°C chez nous. Je n'ai jamais eu aussi froid de ma vie, il m'a fallu plusieurs heures une fois de retour au chaud pour sentir à nouveau mes bouts de doigts.

Voilà, et pour ceux qui ne me considère pas encore comme ayant un léger grain, je précise également que j'étais volontaire pour cette mission.

Petite pensée pour les gens de là-bas, en particulier pour Sacha et Oleyssia.

++ les amis !

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