dimanche 27 juin 2010

La raquette infernale

Non, il ne s'agit pas du sous-titre du match de la semaine dernière du tournoi de Winbledon, qui a duré plus de 10h.
Il s'agit d'une arme anti-moustique assez géniale.

Voici la photo de la bête:

ça ressemble à une raquette de tennis, mais c'est bien plus vicieux: comme vous pouvez le voir, à la place du grillage de nylon d'une raquette de tennis normale, nous avons des petites tiges metaliques, espacées d'environ 5mm.



Sur le manche, un petit bouton. Lorsque l'on appuie sur le bouton, la grille de la raquette est électrifiée sous 2000V.

Et avec ça, Messieurs, la chasse au moustique est un plaisir.
Oubliez la bombe de produit chimique qui vous tue plus qu'elle ne tue le moustique.
Finies les longues minutes en plein milieu de la nuit, debout sur le lit une pantoufle à la main, attendant que la sale bête se pose et en essayant de ne pas la perdre des yeux alors que l'on rêve de se coucher.

Là, c'est un plaisir: on repère grossièrement la position de la bête, et on procède à un joli revers (ou coup droit, c'est selon), dans la direction de la bête, le doigt appuyé sur le bouton magique. Comme avec la sulfateuse dans Doom, même pas besoin de viser.
Lorsque le moustique touche la raquette, on entend un bruyant "clac". Et on trouve un cadavre tout chaud, grillé à point sur la raquette.

ça fonctionne avec 2 piles 1.5V, et ça coûte 7€.
ça marche tellement bien que j'ouvre assez souvent mes fenêtres le soir, toutes lumières allumées, en attendant ma proie avec impatience...

++ les amis !
Bonne chasse !

mardi 15 juin 2010

Un peu de prosélytisme: le logiciel libre

Imaginons l'exemple suivant:
Vous allez dans votre supermarché préféré acheter un gâteau au chocolat.
Cependant, lors du passage en caisse, on vous demande de signer un document, précisant:
- Que vous seul avez le droit de manger ce gâteau, et uniquement entre midi et 15h (parce que la société qui fabrique ce gâteau en a décidé ainsi).
- Si vous donnez ce gâteau à votre voisin, vous êtes puni d'une peine d'emprisonnement.
- Si vous tentez de trouver la recette de ce gâteau parce que vous aimeriez pouvoir le refaire chez vous, vous êtes puni d'une peine d'emprisonnement.
- Vous êtes diabétique et aimeriez avoir ce gâteau, mais sans sucre. Est-ce possible ? La réponse est non.
- De plus, on vous informe que ce gâteau contient un petit logiciel qui analysera ce que contient votre estomac une fois que vous aurez mangé le gâteau, et que ce logiciel enverra ces données à une société agroalimentaire de son choix afin que cette dernière sache ce que vous mangez et puisse vous envoyer par exemple de la publicité ciblée. Vous devez accepter également cette condition.

La question est: achetez-vous ce gâteau ? Ou le remettriez-vous dans le rayon en hurlant "c'est un scandale !" ?

Et bien sachez que lorsque vous achetez un ordinateur et que vous utilisez des logiciels propriétaires (par exemple Windows), vous acceptez de signer un tel document.

L'utilisation de logiciels propriétaires est soumise à une licence qui vous interdit:
- D'utiliser le logiciel pour des utilisations autres que celles décidées par l'éditeur du logiciel.
- De prêter ce logiciel à un ami.
- Si vous tentez de comprendre comment fonctionne ce logiciel ou si vous voulez le modifier pour qu'il accomplisse des choses qu'il ne fait pas mais que vous aimeriez qu'il fasse, vous risquez la taule.
- Et certains logiciels propriétaires ne se gênent pas pour inspecter le contenu de votre ordinateur et envoyer des données (parfois privées) à des sociétés tierces, sans aucun contrôle de votre part sur ce processus.
C'est moins choquant que l'exemple du gâteau parce que l'informatique c'est nettement plus abstrait pour pas mal de gens. Mais en fait, cela revient au même.

Alors que faire ?
Eh bien utiliser des logiciels dits "libres".
Un logiciel libre est un logiciel qui vous garanti 4 libertés fondamentales:

- Liberté 1: la liberté d’exécuter le logiciel pour tous les usages.
- Liberté 2: La liberté d'étudier le fonctionnement du programme (afin de savoir par exemple comment il marche et ce qu'il fait exactement).
- Liberté 3: la liberté de redistribuer des copies de ce programme.
- Liberté 4: la liberté de modifier le logiciel en fonction de vos besoins et de partager vos améliorations autour de vous.

Les logiciels libres sont en général peut connus du grand public, car encore il y a peu pas vraiment grand public dans leur utilisation, mais également parce qu'ils ne possèdent pas la force de frappe économique de logiciels édités par des sociétés cotées en bourse, capable d'imposer leurs logiciels au marché. De plus, les logiciels libres étant en grande majorité gratuits (contrairement aux logiciels propriétaires, payants), ils sont victimes d'une défiance injustifiée du public (gratuit = mauvaise qualité).
Ces logiciels libres sont en général écris par des bénévoles passionnés d'informatique, avec le soutient dans certains cas d'entreprises privées qui gagnent de l'argent par les services (les logiciels étant gratuits). Les utilisateurs et programmeurs de ces logiciels sont organisés en communautés, dans lesquels les anciens aident les nouveaux, et les améliorations se partagent et s'échangent dans le but de créer des logiciels toujours plus performants et sûrs.

Quelques exemples de logiciels, propriétaires et leurs équivalents libres:
Windows <===> GNU/Linux (par exemple Ubuntu)
Internet Explorer <===> Firefox
Microsoft Office <===> Openoffice
Media player <===> vlc
Photoshop <===> The Gimp

Pour finir, un peu de lecture:
http://fr.wikipedia.org/wiki/Logiciel_libre
http://fr.wikipedia.org/wiki/Ubuntu
http://www.passeralinux.fr/linux/
http://www.ubuntu-fr.org/

++ les amis !

dimanche 13 juin 2010

Football: depuis la Corée

Pour ceux qui vivent sur une autre planète, c'est actuellement la coupe du monde de football.

N'attendez pas de moi que j'écrive sur ce blog un quelconque texte concernant cette aliénation planétaire.
Mon propos sera ici purement sociologique: différences entre le supporter Français et le supporter Coréen.

Hier soir, premier match pour la Corée du Sud, contre la Grèce. Je suis allé le regarder au bar de l'hôtel. Ecran géant, et une vingtaine de coréens bien imbibés à la bière devant.

Première remarque: le soutient inconditionnel à l'équipe. En France, en cas de tir mal cadré qui passe à 2 mètres au-dessus du but, on entends des remarques négatives du type "Mais c'est quoi ça ?", "2 mètres plus haut ce serait encore mieux", "Et un ballon de gâché, un".
Ici, c'est hurlements enthousiastes, comme si un but avait été marqué. Amusant.

Seconde remarque: le bruit. ça crie, ça hurle. Je rappelle que nous n'étions pas dans le bar des supporters au milieu de jeunes gens défoncés à l'alcool et torses nus (oui, comme vous le voyez, je possède une réelle vénération pour ce genre de comportements néolithiques), mais dans un bar d'hôtel un peu sélect, avec une moyenne d'âge de 35 ans. Et pourtant ça hurle dans tous les sens.

Pour finir, la Corée ayant gagnée 2 - 0, un coréen totalement inconnu à absolument tenu à payer nos consommations.
Cyniquement, on peut parler des premières retombées économiques du Mondial.

Tout cela en attendant un débat sur la politique international des Etats-Unis ou la politique monétaire chinoise. Ou pour rester un peu plus ton sur ton, sur l'absurdité de hurler sa joie pour soutenir un groupe de personnes sur lequel au contraire vous cracheriez si par hasard vous étiez nés à quelques milliers de km d'ici.

++ les amis !

mardi 8 juin 2010

Résolution de problème et gestion des experts

Cf quelques messages ci-dessous, nous avons un moteur qui vibre sur site.

Conférence téléphonique journalière entre le site (moi), l'ingénierie en France et l'ingénierie du motoriste.
Conférence téléphonique qui se résume de plus en plus chaque jour à des débats d'experts sur les modes propres et autres fréquences modales, sans qu'aucune solution concrète ne soit proposée, totalement déconnectées de la réalité de terrain (le client veut pouvoir faire tourner son moteur MAINTENANT, quand on envisage des explications impossibles à valider sur site et impliquant des semaines de délais sans aucune garantie.).

Brèf, tout cela m'inspire quelques remarques concernant l'utilisation des experts.

Règle 1: le rôle d'un expert ne doit pas être d'expliquer un problème, mais de proposer une solution à un problème dont la cause est préalablement identifiée.
Un expert voit un problème uniquement du point de vue de son domaine d'expertise, et recherchera une cause dans son domaine d'expertise. Un spécialiste en vibrations identifiera un problème de résonance. Un expert en Génie Civil exprimera des doutes sur la dalle. Un expert structure s'interrogera sur un possible couplage entre la dalle et le moteur. Un électricien verra une perturbation du champ magnétique. Un expert thermique identifiera un problème de flux d'air.
Au final vous ne savez pas quelle est la cause de vos vibrations, celle-ci est directement dépendante non plus des données du problème initial mais du type de personne à qui vous vous adressez. Ce n'est pas de la philo, il n'y a qu'une vérité.

Règle 2: Corollaire: toute identification et analyse de problème doit être dirigée par un généraliste.
A lui de "faire le tri" entre toutes les propositions, et de convier aux réunions les experts nécessaires pour aller dans la direction qu'il souhaite investiguer.

Règle 3: Corollaire: un expert est et doit rester un outil.
Ne laissez jamais le problème entre les mains d'experts. Donnez le problème à un généraliste, possédant une capacité réelle de leadership. A charge de ce dernier d'utiliser les experts dont il estime avoir besoin.

Règle 4: Serrez la bride
Un expert doit se voir poser une question claire, précise, et aussi ciblée et circonscrite que possible. Le généraliste doit être le seul à gérer la vision complète du tableau.

Règle 5: Toute explication qui ne peut pas être validée par une expérience simple et dont l'analyse ne peut pas être remise en question ne doit pas être retenue.
Vous avez merdé, et avez laissé vos experts jouer avec votre problème. Vous obtenez 10 explications complètement différentes à votre problème, la plupart invérifiables.
Rejetez sans pitié toutes celles ne pouvant pas être testées rapidement et facilement, ainsi que toutes celles dont le risque est de se conclure par un commentaire du type "On a fait une expérience, mais les données ne sont pas très probantes, on ne peut pas conclure".
Résoudre un problème technique n'est pas un prétexte à faire de la cinématique, cela exige l'acte de force. On tranche, et on cherche à obtenir des résultats tranchés.
Avant toute expérience, assurez-vous que l'on ne finira jamais dans une situation du type "les données ont été collectées de telle manière. Ce n'est pas la manière idéale, on ne peut donc rien en dire".

Règle 6: Limitez le nombre de vos experts.
Si vous êtes face à un unique client, 2 experts. Si plus de 2 parties, choisissez un unique expert. Et n'oubliez pas que la vision du problème ne sera pas pleine et entière, mais sera limitée au domaine d'expertise de votre expert.

Règle 7: Ne perdez jamais de vue les données techniques de base.
Vous avez effectué un test qui vous donne un résultat intéressant. Vous ne savez pas l'expliquer, mais vous voyez "qu'il se passe quelque chose". Si ce test concerne des phénomènes qui ne font pas partie du domaine de compétence de votre expert, ce dernier aura tendance à les minimiser, voire les ignorer pour se concentrer sur ses hypothèses invérifiables mais faisant partie de son domaine d'expertise.
L'ingénierie, la technique, ça ne ment pas. Une donnée technique ne doit jamais être ignorée.

Règle 8: Corollaire: Un expert qui ignore des données techniques ne pouvant être remises en doute doit être supprimé de votre caisse à outil.
Il ne s'agit pas d'un problème d'étude universitaire, mais de la réalité. Demain, votre client va vous engueuler parce que vous n'avez pas de solutions à proposer. Vous n'avez pas de temps à perdre avec des hypothèses tordues, invérifiables et ignorant la réalité.

Règle 9: Allez toujours dans le sens du rasoir d'Occam: "L'explication la plus simple (cad la moins complexe) est généralement la bonne".
Éliminez les explications tirées par les cheveux. Éliminez les explications impliquant des défaillances multiples. N'introduisez de nouvelles hypothèses que lorsque vous y êtes contraint.
Le contraire en général de vos experts qui sont "déçus" par les explications simples et recherchent systématiquement les cas pathologiques, intellectuellement plus stimulants.

Règle 10: L'arbitre, c'est vous. C'est à vous de résoudre le problème.
Ce n'est pas à vos experts de résoudre le problème. C'est à vous, le généraliste, en utilisant les experts comme des outils à votre disposition. Comme le mécanicien choisit son outil en fonction de la pièce qu'il souhaite démonter, vous choisirez vos experts en fonction de la direction dans laquelle vous souhaitez aller. Vos experts sont votre moteur, mais vous devez toujours conserver le volant en main et regarder la route. Et c'est à vous de déterminer dans quelle direction vous voulez avancer.


Bonne nuit, et bonne chance.

vendredi 4 juin 2010

La gym

Alors la Corée, c'est pas comme la France.

Une fois que l'on a annoncé cette vérité profonde, penchons nous sur un exemple concret: j'ai nommé "la gym".

Sur notre chantier, tous les jours, à 8h et 13h, avant le début du travail, même scénario.
Le type local en charge de la sécurité sur le chantier arrive avec une grosse enceinte, qu'il pose au milieu du chantier.
Il diffuse une musique assez entraînante au volume max, une sorte de pop coréenne. Toujours la même chanson, assez sympa. Au milieu du chantier, ça donne. Le type de la sécurité reste bien sagement devant son haut-parleur.

Et là, miracle: on voit des workers arriver d'un peu partout, et se mettre bien sagement en rang devant l'enceinte, le casque posé sur sa droite.
A la fin de la musique (durée environ 5 min) étape 2: gymnastique. Durant 5min, étirements et échauffement des articulations. Tout le monde ensemble, en suivant ce que fait le type de la sécurité. Ce n'est pas les jeux olympiques de gymnastique, ça reste soft, mais l'idée est là.
C'est assez impressionnant de voir une centaine de types converger de partout, se mettre spontanément en rangs bien propres, et s'étirer tous ensemble en même temps.

La totalité de la séquence (musique d'appel + gym) dure une petite dizaine de minutes.
Lorsque l'on arrive à temps, je la fais en général avec eux, c'est assez sympathique.

La même chose en France:
- Avez-vous payé la SACEM pour diffuser la chanson ?
- Les ouvriers arrivent sur un intervalle de temps de 30minutes.
- "L'ouvrier est-il payé pendant cette obligation imposée par l'employeur?"
- Que se passe-t'il si un ouvrier se blesse en faisant de la gym ? Il est payé pour travailler, pas pour faire des étirements?
- Et puis c'est quoi d'abord ces méthodes de fascistes ?

Mais moi j'aime bien.

++ les amis !